IMPRESSION DU MATIN
Bleu du ciel
Balayé de longues mèches roses
Un ange coiffeur
en un souffle
les argente
Denise Doderisse
IMPRESSION DU MATIN
Bleu du ciel
Balayé de longues mèches roses
Un ange coiffeur
en un souffle
les argente
Denise Doderisse
Dormir avec toi
Effleurer ta peau si douce
Être de tes rêves
Denise Doderisse
Ce que j'aime au printemps, c'est la brise odorante
qui défroisse avec douceur les feuilles fragiles
des bouleaux et prodigue aux chatons de saules, une ardeur joueuse.
Ce que j'aime au printemps, c'est la lumière diaphane
qui fait vibrer les couleurs sous un ciel pastel.
Violine des hampes de la monnaie-du-pape,
blanc étincelant des thlaspis, bleu myosotis,
jaune des forsythias leurre des boules-de-neige
qui se trémoussent et font une œillade au printemps.
Miracle s'offrant comme une chance à faut saisir.
Denise Doderisse
A c'est l'Anémone pulsatille, jaune accroché à ses étamines, camaïeu de pourpre foncé au violet clair à ses longs pétales. Les yeux s'animent et le cœur s'accélère devant ce printemps sémillant.
A c'est l'Aubriète et ses avenantes touffes d'un violet ardent.
A c'est aussi l'Ail, Allium de son noble nom, et ses armées célestes
A c'est aussi l'Azalée et ses attirantes ampoules bleu-assourdi assemblées en un agreste buisson.
B c'est un Berbéris aux branches léchées par des flammes jaune-orangé.
C c'est le Cassissier-fleur et ses caillots mauves au cœur tendre.
C c'est aussi le Crocus, célibataire cérémonieux avec sa coupe parme ou paille.
C c'est aussi un coup d'œil au Colza et ses lacs moutarde dans la campagne.
D c'est le Datura, détourné du dangereux froid diurne, et ses trompettes drapées d'orange.
E c'est l'Éllébore, à l'élégance pourpre, guérisseuse de l'extase des écrivains emportés par leur énergie.
F c'est le Forsythia, qui, selon la fantaisie du jardinier, dardera ses flèches jaunes vers le ciel ou se mettra en boule d'or.
F c'est aussi la Fritillaire aux florissants clochetons mauve - violacé.
G c'est la Giroflée, jaunes et bruns pourprés, gérant les moindres recoins de terrain.
H c'est l'Heuchère hospitalière, fleurs en houppettes au bout de longues hampes flexibles, hallucinant désespoir-du-peintre.
I c'est l'Iris qui déverse ses pétales violacés en un irrésistible mouvement impérial.
J c'est la Jonquille avec ses pavillons jouant des nuances du jaune.
J c'est aussi la Jacinthe, couleur d'améthyste, joyau de prix.
K c'est le Kéria japonica et sa kyrielle de frais pompons jaune kari, dès le début du printemps.
L c'est le Lilas dont les lampions violacés lambinent pour s'épanouir.
…/
M c'est le malin Myosotis, ménestrel magnifiant le jardin à l'écoute de ses notes bleues.
M c'est aussi le Mahonia et ses mèches safranées.
M c'est aussi le discret Muscari qui cache son épi aubergine tandis que la Monnaie-du-pape dévoile d'un mouvement mutin ses bouquets d'étoiles mauves.
M c'est aussi le Magnolia aux coupes munificentes roses jaspées de blanc.
N c'est le Narcisse à bouquet et ses toupets de fleurettes citron.
O c'est l'Oranger du Mexique qui ouvre ses oriflammes blanches à l'odeur enivrante.
P c'est la Primevère, première fleur téméraire de printemps.
P c'est aussi la Pâquerette, frangée de pourpre, parsemée dans le jardin.
P c'est aussi la Pensée qui pousse à l'assaut ses fleurs somptueuses.
Q Quelle fleur de mon jardin ?… Je n'en vois pas ! Je suis en Quête !
R c'est la Rose de noël qui rassure ses sœurs non encore prêtes.
R c'est aussi le Romarin et ses rémiges bleuâtres …avant de parfumer le rôti !
S c'est le seul Souci d'un bel orangé qui s'épanouit sitôt dans mon jardin… Il est si solitaire !
T c'est le Thlaspi et ses trottoirs d'un blanc puissant intarissable.
T c'est aussi la Tulipe qui laisse une traînée de larmes de sang troublante.
U c'est Ubuesque ! Je ne trouve pas, dans mon jardin, de fleur à la Ubu.
V c'est la timide Violette, loin de jouer les vierges vacillantes !
W c'est … c'est …ce sera bientôt les fleurs bleu-violet de la Wistaria, nom plus wagnérien que glycine !
X c'est un mauvais Xanthomonas hyacinthi, ce xénophobe xylographe qui va strier mes jacinthes.
Y c'est le Yucca qui joue le yogi en attente de ses clochettes yaourts.
Z ce sera pour moi le Zinnia qui représentera sa zarzuela zélatrice de couleurs sous un doux zéphir ! Zou ! pour l'instant, c'est zéro !
Denise Doderisse.
Ce que j'aime en fin d'été, ce sont les matins,
quand l'orbe du soleil pointe à l'horizon et
voile la nature d'une mantille ouatée,
aérienne et vagabonde.
Le soleil doucement monte sur l'horizon.
C'est alors que les herbes du pré allongent
leurs colliers de rosée.
La fraîcheur de la nuit traîne voluptueusement…
Puis la lumière dorée du soleil levant
pénètre les nuages et les zèbre de rose.
Bientôt sa chaleur chasse le flou de rêve
qui flâne sur la prairie.
Les perles de rosée se brisent et rayonnent
en filaments étincelants.
Denise Doderisse
Fin d'un hiver long pesant et froid
Dans le jardin blessé vibre un air de détresse
Branches glabres sans aucun bourgeon de vie
Arbustes exhibant un squelette malingre
Longues blessures brunes qui ruissellent
comme sang séché des feuilles d'iris et d'acanthe
Feuillage racorni et noirci des pivoines
Herbes au teint pâle et souffreteux
Voile sombre unicolore et douloureux
Soudain sursaut de printemps
Dans le jardin revivifié vibre un air de jeunesse
Primevères et violettes s'amusent à jeter
des taches de couleur que le soleil fait vibrer
Les thlaspis frangent les allées de blanc
Les feuilles des iris dardent leur verte flèche
Les jonquilles baillent généreusement au soleil
Les herbes paradent et reverdissent
Voile souriant de toutes les couleurs de la vie
Fin d'un hiver long pesant et froid
Dans le jardin blessé vibre un air de détresse
Branches glabres sans aucun bourgeon de vie
Arbustes exhibant un squelette malingre
Longues blessures brunes qui ruissellent
comme sang séché des feuilles d'iris et d'acanthe
Feuillage racorni et noirci des pivoines
Herbes au teint pâle et souffreteux
Voile sombre unicolore et douloureux
Soudain sursaut de printemps
Dans le jardin revivifié vibre un air de jeunesse
Primevères et violettes s'amusent à jeter
des taches de couleur que le soleil fait vibrer
Les thlaspis frangent les allées de blanc
Les feuilles des iris dardent leur verte flèche
Les jonquilles baillent généreusement au soleil
Les herbes paradent et reverdissent
Voile souriant de toutes les couleurs de la vie
Denise Doderisse
Un jardin en pleurs
L'averse s'est abattue
Soleil revenu
Des perles iridescentes
Parent les fleurs de colliers
Automne finissant
Les arbres pleurent
et laissent s’envoler leurs feuilles
mordorées pour en faire un tapis
bruissant de mille gémissements
Quand mon pied se fait lourd
Automne finissant
Silence frémissant
La chute d’une branche
Le chant un peu criard
D’un geai des chênes
À la recherche de glands
Automne finissant
Au détour d’un sentier
Le friselis soyeux d’un ruisseau
qui roule les dernières feuilles
et reflète un ciel changeant
aux nuages papillonnants
Automne finissant
La forêt se repose sereine
parcourue de légers frissons
de vie souterraine
Alors je me mets à l’unisson
Et envahie de douceur
je ressens le chuchotement
de cette vie sous-jacente
Denise Doderisse