Lune laiteuse
Ses caresses maternelles
pour la nuit trop noire
Denise Doderisse
Lune laiteuse
Ses caresses maternelles
pour la nuit trop noire
Denise Doderisse
Lambeaux de tissu noir
flottant dans le ciel
Vol de corbeaux
Tu as laissé dans l'herbe et dans la boue
tant de jours si longs
souffrir mon corps
désarticulé et douloureux
mon cœur et mon âme
déstructurés
se dégrader sous la torture
que je n'existais plus
Mais la mort n'a pas voulu de moi
elle t'a seul emporté
Denise Doderisse
*Le premier vers en italique est de Guy Goffette
Fin d'été
Rondes et bécarres
jonchent le sol
déshabillé de son blé
Et entament une douce litanie
Denise Doderisse
Août
Et mon cœur s'éparpille
En mille gouttes d'eau
Qui hantent mon visage
Délitent ma peau
me changent en un puits
La rivière alourdie
par lentisques et algues
épanouit son corps mort
Aucune feuille ne vit
Aucun brin ne respire
Atmosphère angoissante
Denise Doderisse
Tu génères des gouttes de silence
Dans le désert aride du bruit
Tu siffles des refrains sur
Les branches de la nuit
Tu captes le temps et
Le retient prisonnier
Tu ensevelis le passé sous
Des couches d'amour
Qui masquent le regard
Tu es absent
Denise Doderisse
Oh ! Souvenir du passé
de ces jours
où les joies s'effeuillaient
comme roses au vent
tournoyant lentement
si doucement dans le vent
bonheurs enfuis
plaisirs brûlés
Oh! Nostalgie du passé
des chemins
éperdument suivis
résonnant de nos rires
miroir de notre amour
chemins brouillés
flous effacés
Caresses de mémoire
délicates
ardemment recherchées
respirer ces douceurs
Oublier un présent
en vert-de-gris
frac crève-cœur
Denise Doderisse
Lascivement les alizés
lisent dans le ciel
les volutes légères
des lumineuses lucioles
Folles à délier
l'enlisement lactée
où elles s'élancent
Denise Doderisse
mouettes et cygnes absents
Seine désertée
confinement
Denise Doderisse