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21 août 2021 6 21 /08 /août /2021 09:46

LE CHAT

 

Je suis heureux et pourtant je suis un chat noir, porteur de maléfices !

Mais mes bottines blanches et la petite tache blanche sous ma truffe me donnent un air original. Quant à mes vibrisses, elles sont longues joliment recourbées.

 

Je suis élégant et convivial ce que répètent souvent les invités de ma maison. Quel plaisir pour mon égo.

 

J'ai un maître qui se plaît à me caresser longuement et tendrement mais quand j'en ai assez je m'en vais pour me sortir un peu. Il ne me retient pas, heureux de mon indépendance.

 

Il s’amuse à me regarder faire des bonds pour attraper un papillon, ce que je réussis rarement , je l'avoue. Il n'en va pas de même des souris que j'apporte, cela ne semble pas trop lui plaire et il les déniche plus vite que moi et ne les fait pas souffrir.

 

Il se plaît à me voir m'allonger au soleil dans les herbes du jardin ou sur l'allée cimentée qui me réchauffe les jours d'hiver ensoleillés. Il vient me rejoindre et je me roule sous ses caresses en toute confiance.

 

Ma maison est une excellente maison où je suis bien nourri, une nourriture équilibrée qui me laisse svelte.

 

Il me  secoure si je prends trop de risques comme aller sur le toit de la maison qui est à vingt mètres de haut et n'hésite pas lui-même à prendre des risques.

 

Le seul dommage – mais il faut être sage - il ne me laisse pas sortir la nuit. Il a ses raisons et je suppose qu'il tient trop à moi pour que je risque de me faire écraser.

 

Denise Doderisse

 

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24 mars 2021 3 24 /03 /mars /2021 15:46

 

La lumière de janvier reprend de l'ampleur et s'allonge paresseusement.

Les flèches d'or du forsythia animent février et éveillent l’œil du chaland.

Les vives eaux de mars déchiquettent les pâquerettes et le vent joue avec leurs haillons.

Les nuances d'avril déferlent, violine de la monnaie-du-pape, bleu myosotis, jaune des mahonias, sur fond de tulipes alanguies.

Joli mois de mai parfumé des senteurs de roses écloses chatouille l'odorat dans l'air devenu plus léger.

Escorté de bataillons aux nuances vif argent, juin a pris ses quartiers bleutés, accompagné de son aide de camp zélé, le soleil.

La flore commence à s'engourdir avec juillet qui l'assoupit de sa chaleur.

Les orages d'août déversent des opales de pluie au long des fleurs assoiffées.

Les feuilles en septembre osent un soupir incarnat et se laissent parfois glisser en un lent mouvement de valse.

L'astre d'octobre se glisse au dos de masses sombres puis chasse ces importuns et installe sa douce lumière.

Un châle de brume assombrit le ciel de novembre où se noient les lueurs d'espoir.

Le chemin de décembre qui court vers Noël se couvre de buissons chenus et d'épines cristallines. L’espoir renaît.

 

Denise Doderisse

 

 

 

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19 août 2019 1 19 /08 /août /2019 16:21

Si je pouvais de nouveau vivre ma vie

 

Je laisserais le temps filer comme un ruisseau et me laisserait

emporter par le courant.

 

J’écouterais alors le frémissement de l'eau sur la mousse et son doux

clapotis

 

Je resterais longtemps à contempler la fleur blanche largement épanouie

sur l'eau que font  les cygnes autour de moisson de nourriture

 

Je me ferais sirène dans la mer parmi les poissons aux couleurs

éclatantes , les bénitiers frémissants et colorés et les coraux,

précieuses niches qui deviendraient mon abri

 

Si je pouvais de nouveau vivre ma vie, j'irais dans les airs avec les

sternes. Je volerais comme elles et serais apaisée et heureuse

 

Si je le pouvais...

 

Denise Doderisse

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30 avril 2019 2 30 /04 /avril /2019 17:14

JARDIN PUBLIC… SECRETS DE JARDIN …

 

 

 

Un énorme massif de fleurs s'imposait au centre du minuscule jardin public épargné par les promoteurs soucieux de constructions envahissantes.

En jaillissaient des myriades de tiges qui s'épanouissaient en feuilles longues, rondes, effrangées, dentelées, grasses, translucides…De cette touffeur verte émergeaient des pétales rouges ou bleus, tavelés de brun, marbrés de noir ou sillonnés de roux…Ils enserraient avec délicatesse un cœur jaune mordoré ou délicieusement noir ou brun d'où saillaient les dards à pointes émoussées.

Sous la brise fantasque les pétales ondoyaient et leur mouvance émettait des senteurs colorées. Parfois, un pétale s'échappait, annonciateur d'une fin proche mais élégante. Un rayon de soleil se permettait de glisser sur une goutte d'eau qui s'irisait alors, se gonflait de couleurs, prête à éclater sous la chaude caresse…Parfois ce même rayon de soleil chatouillait les cornes d'un escargot qui se frayait un chemin dans cette jungle accessible à sa dévastation…Les insectes, attirés par cette brillance parfumée, bruissaient et bourdonnaient, tout à fait oublieux du guet fatal des étourneaux piailleurs et gourmands…Quant aux pigeons, leur voracité maladive s'exerçait de préférence sur les miettes de pain que leur lançaient les enfants.

 

Autour des enfants, hommes, femmes, adolescents et vieillards s'inséraient dans  cet échantillon de nature…Leurs silhouettes jaillissaient des bancs publics comme autant de tiges où s'épanouissaient des visages ronds, ovales, lisses, burinés, dégageant le bonheur, les soucis, la douleur…Dans ces visages, les îlots gris, verts ou bleus, mouchetés de brun, pailletés de noir ou étoilés de roux, mettaient des notes de couleurs qu'avivait parfois une pensée fugitive.

 

Assis sur un banc, à côté d'une femme, un homme regardait la brise soulever discrètement les pétales des fleurs…La femme occupait ses mains et, semblait-il, son esprit, à tricoter…De temps à autre son regard noyé de laine se portait vers de jeunes enfants que passionnait la nourriture des pigeons…

 

Et l'homme contemplait les fleurs et son regard s'animait sous le flux des souvenirs. Ces fleurs si étrangement semblables à celles qu'il fixait vingt ans auparavant…leur lot d'insectes bruissants…Hélène assise près de lui…Hélène à peine sortie de l'adolescence comme lui…Comme lui, embarrassée de son corps et de ses pensées…Il voulait lui offrir les mots les plus fous de l'amour…Il lisait un encouragement dans ses regards ardents. Mais les mots s'enroulaient en chaude écharpe autour de son cou et se blottissaient là, en un cocon indébrouillable. Ne filtraient que des chapelets de sons indépendants de sa pensée, des lambeaux de sa passion… Son corps aussi se jouait de lui. La main qu'il voulait avancer, le bras qu'il voulait allonger, les lèvres qu'il voulait tendre, avaient acquis une autonomie délirante et se refusaient au moindre mouvement.

Tout son être tendu répercutait les sons de leur interminable discussion sur les preuves de l'existence – ou non-existence ! – de Dieu. Comment briser ce chapelet sonore, entrebâiller cette coquille de bruit ?

Or, brusquement, il avait décidé de jouer son amour comme il risquait ses billes quand il était petit garçon…L'abeille qu'il s'amusait à suivre des yeux était semblable à celle qui avait scellé son destin sentimental ce jour-là ! Elle s'approchait d'un canna sanglant, s'en éloignait pour y revenir, hésitait, bruissait, indécise…L'homme fixait l'abeille…oui…elle allait s'arrêter sur la fleur et, à cet instant précis, il poserait sa main sur celle d'Hélène et… L'angoisse le submergeait…

Enroulé dans la couverture de ses souvenirs, il soupira, meurtri…La femme à côté de lui se retourna, surprise : "Qu'as-tu donc ? " s'enquit-elle brièvement et, sans attendre de réponse, revint à la tiédeur de son tricot. Quant à lui, l'angoisse continuait de le pétrifier : l'abeille restait prisonnière de son indécision. Elle ne se posait pas.

Hélène, blessée par le silence de son ami, était partie… de façon irrémédiable…

Aujourd'hui, l'homme comprenait pleinement la lâcheté qui l'avait conduit à son actuelle solitude d'homme marié sans trop d'amour…

 

Son regard s'attarda sur un moineau attendrissant de maladresse qui se rapprochait de deux femmes qui chuchotaient.

 

 

 

  • J'ai eu tant de soucis toute ma vie, soupirait la plus âgée. Je n'ai connu que des malheurs.
  • Voyons, essaya de tempérer la plus jeune, sa fille assurément à comparer les rousseurs semblables et cet air d'appartenance que la famille donne à ceux qui vivent dans son cercle fermé. Sa mère ne l'écoutait pas, ne voyait pas le moineau peureux et hardi à la fois qui sautillait vers elle, son œil rond fixé sur la miette de pain à ses pieds. L'âge l'avait réduite à elle-même et à ses obsessions.
  • Mais oui, je le comprends, c'est mon fils. Son père ne fait que le juger, lui qui a tant travaillé toute sa vie…À quoi bon ? Mon fils a raison d'essayer une autre vie. Mais ce qui est difficile d'accepter pour moi et pour son père, ce sont ses  emprunts  alors que nos revenus sont si maigres. En plus, il en parle facilement comme de " cadeaux " qu'il ne voit pas l'obligation de rembourser ! C'est vrai, ce sont de petites sommes…C'est un véritable charmeur…Il a tant d'attentions… As -tu remarqué dans quel état il était la dernière fois ? Maigre, si maigre, et fébrile…parlant de tout, de rien, changeant brutalement de sujet…Ses mains…ses mains …Crois-tu qu'il se…Regarde, n'est-ce pas lui qui s'avance vers nous ?
  • Non, maman, calme-toi, murmura la jeune femme dont le regard brilla d'une étrange lueur de colère et d'incompréhension devant cet amour maternel sans lucidité qui l'excluait.
  • Il lui ressemble, la même démarche, les mêmes cheveux, la même barbe…Mon fils a le courage de faire ce qui lui plaît…Il dévore la vie à belles dents et ne se contente pas d'un ersatz comme je l'ai fait !  Moi et mes petits sursauts de révolte…!  Lui, il a tout envoyé promener …Mais comment, de quoi vit-il ? Il m'a quand même donné son adresse mais je n'ose pas y aller – si elle était fausse …Il ment avec une telle habileté… Mais il est si gentil, si affectueux…
  • Oh ! Regarde le moineau qui vient chercher refuge près de …

 

Mais la douce remarque n'interrompit pas la litanie de la vieille dame tandis que le moineau se rapprochait habilement d'un pigeon, son ennemi certes mais bien utile pour lui ouvrir un passage parmi ses congénères à l'affût des miettes de pain. Le moineau le suivit, attentif à tous ses mouvements. Il redoubla de sauts furtifs afin de le suivre de près, de plus en plus près…Trop près ! Le pigeon se retourna sèchement, bec agressif ! Le moineau avait déjà disparu ! Le pigeon se retrouva dans une forêt de jambes peu rassurantes. Un envol orgueilleux vers deux jeunes rêveurs lui apparut comme une sécurité préférable à la satiété !

 

Le jeune homme, perdu dans son amour, ne le vit pas s'approcher, la jeune fille n'en eut pas plus conscience. Leurs mains s'étaient enlacées, leur silence vibrait du pépiement des moineaux, se colorait de la nuance vive des fleurs, devenait moineau, fleur, parfum, vie intense et fragile…Le soleil les caressait, complice de leur désir muet, si absolu qu'il en devenait difficilement supportable. Quelques mots murmurés : " On est bien ici, non ", se révélèrent incapables de traduire les sensations colorées et bruissantes envahissant leurs corps, sensations qu'ils absorbaient avec une voracité voisine de celle des pigeons pourfendeurs de miettes. Les deux jeunes gens n'étaient plus que mouvements, couleurs, lumière, chaleur…Leur intensité intérieure croissait, devenait insoutenable. Pétrifiés, ils se regardaient…" Tu viens ? On s'en va …" réussit-elle à murmurer. Phrases prosaïques qui les délivrèrent du charme. Encore éblouis, ils se levèrent, marchèrent du même pas lent, accompagnés de leur vibrant silence…

 

Les fleurs, inlassablement, s'offraient au soleil. Moineaux et pigeons luttaient pour s'emparer de la même miette de pain. Dans l'ombre, l'escargot achevait inexorablement la feuille amputée de ses extrémités dentelées…

 

 

Un couple de vieillards au silence incolore et froid prit les places laissées libres par les deux jeunes gens…

                                                     Denise Doderisse

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16 mai 2014 5 16 /05 /mai /2014 14:55

 

Le Dormeur - Aquarelle 

      Le Dormeur -Aquarelle de Denise Doderisse

 

 

Je suis heureux et pourtant je suis un chat noir, porteur de maléfices !

Mais mes bottines blanches et la petite tache blanche sous ma truffe me donnent un air original. Quant à mes vibrisses, elles sont longues joliment recourbées.

Je suis élégant et convivial ce que répètent souvent les invités de ma maison. Quel plaisir pour mon égotisme.

J'ai un maître qui se plaît à me caresser longuement et tendrement mais quand j'en ai assez je m'en vais pour sortir un peu. Il ne me retient pas, heureux de mon indépendance.

Il s’amuse à me regarder faire des bonds pour attraper un papillon, ce que je réussis rarement , je l'avoue. Il n'en va pas de même des souris que j'apporte, cela ne semble pas trop lui plaire et il les déniche plus vite que moi et ne les fait pas souffrir.

Il se plaît à me voir m'allonger au soleil dans les herbes du jardin ou sur l'allée cimentée qui me réchauffe les jours d'hiver ensoleillés. Il vient me rejoindre et je me roule sous ses caresses en toute confiance.

Ma maison est une excellente maison où je suis bien nourri, une nourriture équilibrée qui me laisse svelte.

Il me  secoure si je prends trop de risques comme aller sur le toit de la maison qui est à vingt mètres de haut et n'hésite pas lui-même à prendre des risques.

Le seul dommage – mais il faut être sage - il ne me laisse pas sortir la nuit. Il a ses raisons et je suppose qu'il tient trop à moi pour que je risque de me faire écraser.

 

Denise Doderisse

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18 avril 2014 5 18 /04 /avril /2014 17:06

CARTE POSTALE.

 

                  Le mot soleil et voici qu'il éclate en mille reflets d'or dont la mer s'imprègne.

                  Le mot conifères et voici qu'ils se boursouflent sous la brise et agitent leur verte                           chevelure.

                  Le mot calanque et voici que sa blancheur éclate et qu'elle s'ouvre tel un tunnel à ciel                   ouvert.

                  Le mot voiliers et voici qu'ils viennent se reposer dans cette calanque comme sur un                     divan moelleux. 

                 Le mot île et voici que se développe sous tes yeux la photo aux trois couleurs vives de                  la Corse.

 

Denise Doderisse  

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1 février 2014 6 01 /02 /février /2014 01:33

Pour " les Passeurs de mots" sur le thème du mois " La plume et l'image ".

 

 

Palmier.jpg

Photo Denise Doderisse

 

 

 

Les plumes des palmiers essaient de dessiner dans le ciel des formes étranges, mousseuses et changeantes.

 

 

 

 

PALMIERS-LE-SOIR.jpgPhoto Denise Doderisse.

 

Au soleil couchant, elles enluminent leurs calligraphies .

 

Denise Doderisse

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18 mai 2013 6 18 /05 /mai /2013 10:16

 

Faute de temps.

 

L'Hôtel de l'Arrimeur affichait complet en ce week-end de l'Ascension. Ses fenêtres ouvraient sur le Bassin d'Arcachon qui vibrait de voiliers, de bateaux à moteur de pêche ou de plaisance, de pinasses soigneusement entretenues et de barges à fond plat qui glissaient sur les hauts fonds parmi les parcs à huîtres…

 

Ce monde en mouvement ne semblait guère intéresser la jeune femme du 105. Nulle contemplation ne suspendit ses occupations : elle lava sa paire de collants, ôta la tache qui médaillait de façon grotesque son chemisier vert-pomme, remplaça un bouton qui s'était évadé d'un pantalon, peut-être injustement serré… Elle s'épila quelques sourcils sortis du rang, arracha un poil follet qui avait pris la liberté de pousser sur un grain de beauté, là, entre les deux yeux… Quand la sonnerie du téléphone retentit, elle était assise sur le balcon et achevait de décorer ses orteils en les peignant de noir…

La sonnerie de son téléphone portable lui chatouilla agréablement les oreilles. Elle le saisit dans un geste amoureux…

  • Allô ? dit-elle en étendant les jambes et en agitant les orteils… Le vernis noir d'encre… une couleur extra…bien posé… aucune bavure… presque sec… Sa vie allait se concentrer dans cet engin impersonnel, ce qui la comblait.
  • Allô, Doudou ?

La jeune femme fit une grimace de dépit : elle aurait quand même préféré un autre correspondant, et ce surnom qu'elle exécrait ! Elle recula légèrement l'appareil de son oreille.

  • Ouiiiièèè…
  • Pourquoi n'as-tu pas téléphoné hier soir ? J'étais morte d'inquiétude ! Tout ce trajet…
  • J'ai essayé plusieurs fois mais c'était le répondeur…
  • Tu aurais pu laisser un message…Dis-moi, tout va bien ?
  • Mais oui ! TRÈS bien ! Il fait une chaleur épouvantable !
  • Jacques ne supporte pas vraiment la chaleur que je sache ?
  • Nnnon… Mais nous venons d'arriver ! Il n'a pas encore eu de réaction… marmonna Dominique en agitant le pied vigoureusement. Décidément, ce vernis était long à sécher…
  • Vous êtes arrivés quand ?
  • Hier soir…tard dans la soirée et…
  • C'est toi qui conduisais ? Tu n'es pas trop fatiguée ?
  • C'est Jacques qui conduisait !
  • Comment ! Tu l'as laissé conduire ! C'est incroyable !
  • Oui, c'est LUI qui conduisait, très bien d'ailleurs, sans aucune nervosité…rétorqua Dominique, tout en vérifiant du bout d'un ongle que son vernis avait acquis toute sa dureté…
  • Est-ce qu'il a encore essayé d'aller plus vite que les arbres ou que la route ou je ne sais trop quoi ?
  • Je t'ai dit qu'il avait bien conduit !Il n'a pas dépassé le 130 – nous avons pris l'autoroute – Il est resté sur la file de droite, n'a pas systématiquement cherché à doubler…
  • Curieux ! Il n'a manifesté aucun signe concernant son obsession ?
  • Bof… Il évitait simplement de trop fixer le marquage au sol ! Les minutes qui filent …
  • Donc, ce n'est pas terminé ! Et à l'hôtel, comment s'est-il comporté ?
  • Eh bien…A peine arrivés dans la chambre, il s'est mis à tourner en rond, en répétant JE SUIS CHRONO CHRONOMETRE ROI DE LA CHRONOMETRIE JE SUIS CHRONO JE MESURE LE TEMPS JUSQU'À L'HEURE FATALE ! FATUM ! et il faisait tourner son bras de plus en plus vite. C'était d'un drôle, railla Dominique.
  • Je ne partage pas ton avis ! Te souviens-tu des poésies qu'il a écrites, notamment sur le temps ?
  • Pas exactement ! A dire vrai, sa poésie me semble très hermétique !
  • Fais un effort pour le comprendre…Discute avec lui…
  • Excuse-moi une seconde, s'empressa de dire Dominique, tout en prenant une cigarette qu'elle alluma. Elle en tira une bouffée complaisante et se cala dans son fauteuil…Oui? exhala-t-elle dans un nuage de fumée bleutée.
  • Voilà… Je voulais te dire… On en a parlé au psy : ses achats de pendules, d'horloges, de réveils, ses "courses contre la montre", son désir effréné d'être cosmonaute…
  • Je n'ai pas saisi pourquoi d'ailleurs !
  • Aller plus vite que le temps…
  • Passons. Qu'en a pensé le docteur ?
  • Je n'ai pas saisi tous les termes qu'il employait mais il souhaitait vivement le rencontrer…
  • Ça n'a pas servi à grand-chose jusqu'ici et il me semble plutôt calme...
  • On ne peut pas savoir ! Vous devriez rentrer…
  • Hors de question ! Il y a bien longtemps qu'on n'avait pris quelques jours tranquilles, sans les enfants !
  • Et votre chambre ?
  • Impeccable ! Exactement ce dont je rêvais, avec vue sur le Bassin d'Arcachon et ses couchers de soleil… L'ennui, c'est que…
  • Jacques ?
  • Oui…Les couchers de soleil l'impressionnent terriblement !
  • Quand je dis que vous feriez mieux de revenir !
  • Laisse-nous un peu de temps ! D'ailleurs, je ferais mieux de raccrocher, il va arriver d'un instant à l'autre…
  • Où est-il donc ?
  • Sur la plage.
  • Sur la plage ? Mais tu es folle de le laisser ainsi tout seul !
  • Bvou…Il n'est quand même pas si atteint ! Et j'ai horreur d'aller sur la plage avec lui – Il est ridicule avec ses chaussettes!
  • C'est nouveau ! Pourquoi garde-t-il ses chaussettes ?
  • Oh… J'en sais rien. Je crois que c'est encore une histoire de temps !
  • De vent ?
  • Non, de temps avec un T comme Thomas !
  • Et tu ne trouves pas ça pour le moins bizarre ?
  • On ne va pas recommencer ! Je te répète qu'il est calme ! Je ferais mieux de raccrocher maintenant… soupira la jeune femme
  • Appelle-moi si il y a un quelconque changement dans son …
  • D'accord ! Je t'embrasse et… ne t'inquiète pas.  

Dominique posa tendrement son téléphone, puis écrasa sa cigarette. Elle se retourna vers la fenêtre, sentant une présence.

 

Jacques regardait fixement les éclats sanglants du soleil couchant, le canon d'un fusil sur la gorge…Le soleil explosa …

 

      Denise Doderisse

     Nouvelle ayant obtenu le 3ème prix au concours littéraire 2013 de Arts et lettres de France

site : www.artsetlettresdefrance.fr )

 

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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 07:00

Pour le thème "Toiles et filets" de la Communauté Entre ombre et lumière", je propose ces photos.

 

Le ciel m'a surprise un matin de septembre où la terre semblait lancer ses filets - si fins, si doux - afin d'attraper les rêves des humains.

Qui pourrait dire si la pêche fût bonne ?  

 

 

ENTRE-OMBRE-ET-LUMIERE 1674

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 ENTRE-OMBRE-ET-LUMIERE 1673

 

 

 

Photos non retouchées

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Denise Doderisse

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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 11:00

LE PEUPLE DES MERS

 

Les vagues viennent chanter en chœur la douceur du sable sur lequel elles s'abandonnent. Le long fil de leur écume moussante serpente tout au long de l'horizon. Et les fonds marins se font complices accueillants. 

 

Là tout est silence bleu .

 

Design-Web-image-monde-sous-marin-0112.jpg

 

 

Et dans ce silence qui bruisse de mille scintillements, le poisson clown refuse d’assumer son titre.

 

poisson-clown-7

 

 

Il ne fait pas le pitre et laisse ce rôle aux bancs de balistes picasso qui flirtent avec les coraux et les anémones chatoyantes.

 

 

 

250px-Picasso.triggerfish.arp.jpg

 

 

 

Dans les forêts d'algues grouillent lieux et vieilles coquettes aux couleurs orangées et se nichent des hippocampes.

 

450px-Hippocampus hystrix (Spiny seahorse)

Et puis la raie manta qui, de noir vêtue, s'élève du fond sableux, en un envol gracieux, et feutré, géante impressionnante mais inoffensive.

 

 

800px-Manta birostris-Thailand3

 

 

Ce silence bleu n'est cependant pas dépourvue de venin mais sa beauté demeure quand la rascasse volante, habit de zèbre et légèreté du papillon, déploie souverainement ses nageoires. Reine de beauté perfide, devant elle, tous les poissons s'esquivent vite dans les coraux rassemblés en cordée.

 

 

 

800px-MC_Rotfeuerfisch.jpg

 


Venin encore mais aussi quelle grâce, lorsque s'avancent comme de souples et élégantes ballerines les méduses Pélagia, tout un ballet à la danse fascinante.   

 

 

meduse-pelagia-1329864.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le peuple des mers ne cesse, néanmoins, de m'enchanter.

 

Denise Doderisse

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  • Denise Doderisse
  • Un blog qui présente certaines de mes créations ...selon l'humeur du jour et qui se réjouit d'entrer en relation ( et échange ) avec les blogs  portant le même intérêt à toutes formes d'art...
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