Alphonse Allais était au rendez-vous avec ses néo-alexandrins*, un véritable pied-de-nez malicieux envers la poésie classique. Il m'a amusée... et inspiré ce texte...Je souhaite qu'il incite les lecteurs à aller rendre visite à ce poète.
CE QUI SE CONÇOIT BIEN S'ÉNONCE…
EN NÉO-ALEXANDRINS !!!
18 Le temps file et des fils sacrés mendéliens pour défunts proches se tissent…
9 Le sens se récrie mine de rien.
10 Mais la surdité est allée à Thoire !
11 Maîtresse infâme kyrie eleison !
7 Amen ! C'est la messe en somme !
8 Ah ! Ménagez nos esprits lents.
9 Domptez le défilement du temps
8 Dont vous ne savez vous passer.
14 Comment osez-vous suggérer ce dressage impossible ?
6 Comédien que vous êtes !
10 Honteusement le temps se rit de nous…
8 Honnêtement il n'en a cure…
15 Finalement le temps passe et les néo-alexandrins
19 Finissent par se délacer, lassés de ce jeu plein d'ambiguïté.
17 Allons ! Finissons cette tirade, qui se croit pleine d'allant,
13 Allongée, rallongée, elle s'étire comme le temps
19 Qui joue avec sa complice, querelleuse à souhait, très sûre de l'emporter.
14 Quiconque cependant n'ose frôler sa quichenotte !
10 Avec elle, chantons d'une ample voix :
14 Ave ave, pourquoi pas Maria ?…Quelle triste FIN.
Denise Doderisse
*Le néo-alexandrin tel que le veut Alphonse Allais trouve sa rime en début de vers et la totalité des vers doit être un mutilple de 12. Les nombres en début de vers sont là pour indiquer que le compte est bon!