IL FAUT TENTER DE VIVRE
Il faut tenter de vivre
Il faut tenter de saisir
Ces éclats de joie
La rose de porcelaine
ferme et bien dessinée
L'élégante orchidée
vibrant sur la branche conquise
Le bougainvillier pavanant
ses couleurs explosées
Le froissement métallique des palmiers
au moindre souffle d'air
Et puis le perroquet étalant
bruyamment ses couleurs provocantes
Le sucrier à gorge jaune
audacieux et gourmand
de sucre de canne
L'aigrette à l'affût
auprès des bœufs paisibles
Et puis le pélican guetteur
jouant les sentinelles
en bord de mer
La sterne qui spirale
avec grâce
sur un souffle chaud
Et puis la vague
déferlante ou caressante
et son écume iridescente
s'épanouissant sur les rochers
Spectacle vivant
sans cesse renouvelé
Et puis…et puis…
Alors quand le cœur refroidi
ne goûte plus ces bonheurs
Pour quoi tenter de vivre.
Denise Doderisse
Photos de Denise Doderisse
La communauté "Ami-mot" a proposé ce défi sur les mots père, perd ,pair,mer, maire,mère,vert, vers, verre.
Mon texte s'est trouvé "écran restant"! C'est la raison de mon retard de publication...
Photo de akunamatata sur Flickr
C'est décidé.
Je vais donner un grand dîner
en l'honneur de mes père et mère.
Il se tiendra au bord de la mer
qui va de pair
avec été-sérénité
Ainsi un soir d'été
vers la fin du jour
nous levons nos verres
en présence du maire
(ami de la famille !)
tout habillé de vert
et qui ma foi se perd
en circonvolutions
en lieu et place de vers.
Ce fut une belle soirée
où le bleu-vert de l'océan
fut aussi grisant
que le bleu-vert du curaçao
Fin de ma courte épître
pour ami-mot écrite
Denise Doderisse
SUR DEUX RIMES
J’ai tout entendu
Tout c’que j’ai voulu
Idées farfelues
Que j’ai décousues
Discours m’as-tu-vu
Vrais tohu-bohus
Discussions indues
Que j’ai pourfendues
Or j’n’ai rien voulu
Et j’n’ai rien compris
Moi toute ébahie
J’ai fort tressailli
Quand ils ont senti
Que tout compromis
Ou tout vil lazzi
Pour le moins haï
Ne serait permis
Ils m’ont cru perdue
Prise au dépourvu
Devant l’imprévu
De leur point de vue
Une obtuse imbue
De l’enfer venue
Mais je n’ai rien dit
J’ai beaucoup appris
Dans la sombre nuit
J’ai désobéi
Je me suis choisie
Toute honte bue
Perdue pour perdue
Sans sous-entendu
J’les ai confondus
Denise Doderisse
Haïkus écrits pour le "Coucou du Haïku" à l'occasion du 14 juillet (p84) et restés sur écran!!!
Pétales de feu
Epanouies sur le ciel noir
Mémoire du passé
Eclats et couleurs
Explosions Crépitements
Commémoration
Denise Doderisse
Technique mixte (collage-acrylique)
Photo de Candie_N sur Flickr
Je colibri foufou je colibri
Et mon âme vibrionne
d'hibiscus en rose de porcelaine
Mes pensées se précipitent
s'affolent et n'osent savourer les fleurs
qui viennent à sa rencontre
Photo de Denise Doderisse
Photos de Denise Doderisse
Je frégate parfois
Et sereine je plane
sans un frémissement
dans un ciel lumineux
Les ailes de mon cœur
suivent les lignes souples
de la voie lactée
Le paysage a disparu du monde
Un voile de cristal le recouvre
Soudain la terre me rattrape
Je tombe dans la boue saumâtre
des jours sans fin du quotidien
Denise Doderisse
Photo de David Jager sur Flickr
Puisque c'est un moment propice pour les papillons, ce billet ( en vers blancs * extraits de poèmes de Francis Ponge) fait appel à eux.
Photo par robertlafond2009 sur Flickr
DE LA PATIENCE
Le papillon erratique ne se pose plus
Mais laisse dans mon esprit et sur ce papier
Une flaque froide d'où s'élève aussitôt
Quelque chose comme la couleur dans le tube.
L'on demeure au reste sans paroles pour avouer
A la fin d'une trop courte étude menée,
Ces retours de la joie, ces rafraîchissements.
Mais ceci est un terme ou une perfection.
C'est un produit de la patience humaine, patience…
Elle m'échappe, échappe à toute définition
Mais laisse sur le papier des traces, des taches
D'où les papillons tout à coup prennent leur vol.
Denise Doderisse
Le vers rimé est celui le plus utilisé à l'heure actuelle. Les vers doivent rimer entre eux (c'est pourquoi les vers rimés vont toujours au moins deux par deux) mais il n'y a pas de contrainte de syllabes ou de rythme particulière.
Le vers blanc est l'inverse du vers rimé. Il ne contient pas de rime et peut donc être utilisé seul ou en nombre impair. En revanche il est assujetti à des contraintes rythmiques et syllabiques : le nombre de syllabes est fixé d'avance et doit être respecté. Par exemple, si l'auteur se fixe un nombre de syllabes égal à 5, il ne doit pas en écrire une de plus ni une de moins.
Pour compter le nombre de syllabes, on dénombre les voyelles qui se prononcent. Mais attention, le e muet suit une règle spéciale : devant une voyelle, il ne se prononce pas, devant une consonne, il se prononce.
Le vers blanc est peu utilisé en littérature française. On en use surtout pour traduire la poésie étrangère (exemple : la traduction de l'Iliade par Frédéric Mugler en vers blancs de quatorze pieds).
Ce papillon bleu tout de légèreté proposé par Liliane et Marie-Alice,
Quatre fines ailes
Bleu se délectant de jaune
Papillon gourmet
Elégance et grâce
de la svelte libellule
Desseins dissemblables
Denise Doderisse