www.lesrosesdelavie2.com

Photo Flickr

Vélo-rail.

Que sont devenues les rails d'antan ?

Toujours là elles veillent

percluses de rouille

mais vivaces

Elles battent la campagne

en un voyage immobile

au travers des champs et prés

Surveillent en passant

les fleurs aux fenêtres

de ses garde-barrières

d'antan

Toujours là elles veillent

Mais plus de locomotive

tonitruante et poussive

Plus de wagons serpentant

comme fil

à linge dans le vent

En lieu et place un chariot

et deux poussifs pédalant

pour que sonne au long des rails

la musique

des trains d'antan 

Plus de fumée Autant de rires

Et que vivent les rails d'antan

Denise Doderisse

Il est beaucoup question se vacances, de voyages actuellement : je propose ce "voyage immobile ", à la portée de tout un chacun.     

Photo Flickr

Voyager à travers

les pièces du puzzle

de mes seuls lobes cérébraux

Ramasser les morceaux

un à un les trier

Réaliser une utopie

Me donner l'illusion

de poursuivre une voie

dans cet obscur labyrinthe

Voyager à tort et

à travers mes pensées

Incohérence d'émotions

Fulgurances aiguës

Brusques révélations

Bonheur de ce long voyage

Remercier le hasard

seul guide et pourvoyeur

Denise Doderisse

                     Acrylique sur toile - Denise Doderisse -

RETOUR EN BLANC

Un jour je reviendrai

Un jour d'hiver

quand les flocons

feront avalanche de plumes

Légère si légère

Un jour je reviendrai

Un jour d'hiver

quand la nature

sera voilée

d'une mantille de givre

Légère si légère

Un jour je reviendrai

Un jour d'hiver

enveloppé

de tendre gaze blanc-bleuté

Légère si légère

Un jour je reviendrai

Un jour d'hiver

A pas de loup

Harmonie de sons étouffés 

Légère si  légère

Un jour je reviendrai

Un jour d'hiver

Et la chaleur

Irradiant de mes yeux vers toi

Légère si  légère

Jour où je reviendrai

Comme une flamme

déferlera

balaiera toute glace en toi

Légère si  légère

Denise Doderisse

METTONS QUE JE N'AI RIEN DIT

Lune ronde œil surpris

atteint de la cataracte

s'enroule d'un voile opaque

Mettons que je n'ai rien vu

Plus aucune transparence

La pollution lui retire

toute sa sérénité

Mettons que je n'ai rien dit

La neige perd sa blancheur

et la glace se dérobe

Mettons que je m'affole

Allons la nature est bonne

Le ciel si bleu et paisible

se déchire constamment

La mer si bleue et tranquille

se déchaîne brusquement

Mettons que vous êtes sourds

et que vous n'entendez rien

du printemps avant l'hiver

des saisons qui abandonnent

Mettons que je n'ai rien dit

Que les saisons sont précoces

Le temps va rouler sa bosse

faire en tout ce qui lui plaît

ne pas se soucier des hommes

Pourquoi s'en préoccuper

Il s'agit de consommer

De consommer ce qui traîne

de prendre l'argent d'autrui

D'oublier toute âme en peine

Se prosterner devant tout

Mettons qu'il faut rester zen

comme lune qui se reflète

miroir plat dans une eau calme

indifférente aux risées

Mettons que je n'ai rien dit

Denise Doderisse

         Photo Flickr

 Melencolia I - Gravure sur cuivre (1514) de

Albert Dürer (1471-1528 ). Source Wikipédia.

MELANCHOLIA

Ça arrive par longues drisses

Ça tisse une immense toile

Ça se pose impudemment

Ça emprisonne

comme les rets de pluie

Ça enfouit l'âme

comme banc sous la neige

Ça moutonne

comme nuées vêtues de nuit

Ça déferle

comme vagues sur la plage

Ça brille

comme sous néon de lumière noire

Ça hurle

comme défilé d'orphéons

Ça vibre

comme gongs excédés

Ça reste en suspension

comme la brume épaisse

lors d'une aube sinistre

Et ça se pend à l'âme

comme un désespéré

Alors la tête se courbe

Le livre tombe à terre

Le monde s'évanouit

Fait alors son entrée

Dame Mélancolie

Denise Doderisse