Puisque c'est un moment propice pour les papillons, ce billet ( en vers blancs * extraits de poèmes de Francis Ponge) fait appel à eux.
Photo par robertlafond2009 sur Flickr
DE LA PATIENCE
Le papillon erratique ne se pose plus
Mais laisse dans mon esprit et sur ce papier
Une flaque froide d'où s'élève aussitôt
Quelque chose comme la couleur dans le tube.
L'on demeure au reste sans paroles pour avouer
A la fin d'une trop courte étude menée,
Ces retours de la joie, ces rafraîchissements.
Mais ceci est un terme ou une perfection.
C'est un produit de la patience humaine, patience…
Elle m'échappe, échappe à toute définition
Mais laisse sur le papier des traces, des taches
D'où les papillons tout à coup prennent leur vol.
Denise Doderisse
Le vers rimé
Le vers rimé est celui le plus utilisé à l'heure actuelle. Les vers doivent rimer entre eux (c'est pourquoi les vers rimés vont toujours au moins deux par deux) mais il n'y a pas de contrainte de syllabes ou de rythme particulière.
*Le vers blanc
Le vers blanc est l'inverse du vers rimé. Il ne contient pas de rime et peut donc être utilisé seul ou en nombre impair. En revanche il est assujetti à des contraintes rythmiques et syllabiques : le nombre de syllabes est fixé d'avance et doit être respecté. Par exemple, si l'auteur se fixe un nombre de syllabes égal à 5, il ne doit pas en écrire une de plus ni une de moins.
Pour compter le nombre de syllabes, on dénombre les voyelles qui se prononcent. Mais attention, le e muet suit une règle spéciale : devant une voyelle, il ne se prononce pas, devant une consonne, il se prononce.
Le vers blanc est peu utilisé en littérature française. On en use surtout pour traduire la poésie étrangère (exemple : la traduction de l'Iliade par Frédéric Mugler en vers blancs de quatorze pieds).