LE PEUPLE DES MERS
Les vagues viennent chanter en chœur la douceur du sable sur lequel elles s'abandonnent. Le long fil de leur écume moussante serpente tout au long de l'horizon. Et les fonds marins se font complices accueillants.
Là tout est silence bleu .
Et dans ce silence qui bruisse de mille scintillements, le poisson clown refuse d’assumer son titre.
Il ne fait pas le pitre et laisse ce rôle aux bancs de balistes picasso qui flirtent avec les coraux et les anémones chatoyantes.
Dans les forêts d'algues grouillent lieux et vieilles coquettes aux couleurs orangées et se nichent des hippocampes.
Et puis la raie manta qui, de noir vêtue, s'élève du fond sableux, en un envol gracieux, et feutré, géante impressionnante mais inoffensive.
Ce silence bleu n'est cependant pas dépourvue de venin mais sa beauté demeure quand la rascasse volante, habit de zèbre et légèreté du papillon, déploie souverainement ses nageoires. Reine de beauté perfide, devant elle, tous les poissons s'esquivent vite dans les coraux rassemblés en cordée.
Venin encore mais aussi quelle grâce, lorsque s'avancent comme de souples et élégantes ballerines les méduses Pélagia, tout un ballet à la danse fascinante.
Le peuple des mers ne cesse, néanmoins, de m'enchanter.
Denise Doderisse