Il n'y a plus rien entre mes dix doigts
Les chants de printemps heureux et troublants
se sont égrenés sans faire de bruit
Le silence seul par sa mélodie
douce et infinie ravive les traces
d'un tendre passé longtemps oublié
Il n'y a plus rien entre mes dix doigts
Mais quand le passé se prend à rêver
le long de mes doigts glissent les couleurs
d'un rare arc-en-ciel clair et lumineux
fourmillant d'empreintes en mémoire vives
éclairant la vie et le quotidien
Alors le jour où entre mes dix doigts
présent et passé ne glisseront plus
et que le futur vite s'estompera
ce sera le signe du dernier départ.
Denise Doderisse
* Premier vers en italique de Pierre Reverdy